Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

Aragon


19/01/2009

à chaque aube


Mon faible corps s'étale

Sur les cinq continents

Toutes mes capitales

Ont le même tourment

Sombres noms de villages

Visités par la peur

Vous apprendrez aux sages

La honte de nos coeurs

Soleil de mélinite

A chaque aube je crains

Ta bombe qui crépite

En nos noirs souterrains

Et quand la lune ermite

Monte à ses balcons d'or

Son lys de dynamite

Parfume notre mort

Est-ce mon cœur qui tonne ?

Est-ce mon pouls qui bat ?

J'ai mal à Barcelone !

J'ai mal à Guernica !

Mon pied s'étend aux Chines

Où meurent les enfants

Mon front en Palestine

Rougit du jeune sang

J'ai mal à mes vieux chênes

Que la mitraille abat

Privant les mornes plaines

De l'ombre de leurs bras

Dis-moi dans quelle langue

Je peux encore chanter

La parole est exsangue

Et l'esprit est hanté

Dis-moi pour quel mystère

Désormais exister

Parcours toute la terre :

Morte la liberté

Dans quelle cathédrale

Où sous quel minaret

Dois-je enfouir mes cymbales

Et mes ardents secrets ?

La mort est sur la terre

Et dans le firmament

J'habite mon repaire

Parmi les ossements

Oh j'ai le mal de terre

Le mal de l'animal

Qui couve en sa poussière

Le sanglot ancestral

Yvan goll

1 commentaire:

noèse cogite a dit…

Très prenant ce texte sur la guerre et le manque d'humanité...
ON attend bcp des États-Unis...juste l'espoir c'est déjà ça..:)